ARBALÈTES, MANGONNEAUX ET AUTRES BRICOLES

BEFFROI, BÉLIER, TONNELON

Parfois, le scorpion et l’arbalète  à tour ne font qu’une seule et même machine, combinant à la fois la force de l’arc et celle des écheveaux de cordes.

C’est la fameuse catapulte, évoquée dans les livres d’histoire un peu anciens et que l’on met en scène, de manière erronée, lors de sièges de chateaux forts médiévaux.

Aux environs de 1453, l’ingénieur siennois Taccola fait le point sur l’armement existant (L’art de la Guerre,  Gallimard). Aucune catapulte n’y est évoquée..

Onagre ou catapulte
Gravure décrivant une scène de combat - En haut à gauche, une bricole.

PIERRIÈRES ET BRICOLES

Les machines à balancier « à traction humaine » (les pierrières et les bricoles) les moins puissantes, sont aussi les plus anciennes, comme l’indiquent des miniatures figurant dans le De rebus siculis carmen de Petrus de Eboli et dans le manuscrit byzantin des Scylitzes.

les reconstitutions ont démontré que ces machines ne peuvent effectivement lancer que des projectiles relativement légers (entre 2,5 et 12 kg) à des distances ne dépassant pas une soixantaine de mètres. En revanche, une équipe bien entraînée peut atteindre la cadence d’un tir à la minute. Si les boulets lancés par ces engins sont inefficaces contre une muraille, ils sont d’une redoutable efficacité contre hommes et chevaux, même équipés d’armures. Lors du siège de Toulouse, Simon de Montfort en fit l’expérience définitive en 1218.

mangonneau et couillard

DU XIIe AU XIVe SIÈCLE, LE MANGONNEAU À ROUE DE CARRIER

Le mangonneau comporte un contrepoids fixe de plusieurs tonnes, auquel on rajoute parfois des cordes pour accélérer le mouvement et permettre un meilleur décrochement du système de fronde. Ces premières machines de jet ne sont pas très bien équilibrées. Ainsi faut-il pour rabattre le mat des efforts considérables, nécessitant un treuil entraîné par de grandes roues de carrier.

Premiers essais du mangonneau à Castelmoron

Celles-ci sont mues par des hommes qui marchent à l’intérieur, sur les échelons. Douze servants sont nécessaires pour faire fonctionner cet engin d’une cadence de 2 coups à l’heure. Le mangonneau peut projeter des boulets pesant jusqu’à 100 kg à une distance de presque 150 mètres

DU XIVe AU XVIe SIÈCLE, LE COUILLARD

C’est la machine à contrepoids la plus perfectionnée qui ait jamais existé. Ses deux huches (ou bourses) articulées facilitent la manutention de l’engin en divisant par deux les charges à manier. Servi par une équipe de quatre hommes, sa cadence de tir est quatre à cinq fois supérieure à celle du trébuchet, même si ses performances sont largement inférieures.

Couillard par Valturius
1993, essai d'un couillard chez Renaud Beffeyte, à Castelmoron.

Le Lot n’est pas loin et l’un des boulets de 35 kilos lancés par la machine a, un jour, fracassé un arbre situé au bord de la rivière, à une distance de 160 mètres !

LES ARBALÈTES À TOUR

L'ARBALÈTE À TOUR DE QUEDLEMBURG

Arbalète à tour installée dans le donjon de Castelnaud

Cette arbalète géante, dont l’original a été construit en 1336, pour le château de Gresburg, dépassait les 300 mètres de portée et empêcha toute approche ennemie pendant plus de dix ans.

Une nuit pourtant, les servant, très largement soudoyés, descendirent la baliste avec des cordes par dessus les murailles et le château, privé de son engin de défense, dût se rendre !

ARBALÈTE ET SON ARC D'ACIER

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Tiffauges, une arbalète à tour sur affût équipée d'un arc en acier.

Deux hommes sont nécessaires pour tendre l’arc en acier forgé et trempé de deux centimètres d’épaisseur. la portée, avec un carreau d’un mètre de long pour un poids d’une centaine de grammes, dépasse les 200 mètres. En l’absence de vent, cette baliste reste très précise à ces distances.

À L'APPROCHE DES FORTERESSES

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LE BEFFROI

Connu depuis l’Antiquité, le beffroi peut être de construction simple ou devenir une véritable forteresse roulante, avec un bélier à sa base, plusieurs étages abritant une centaine d’archers et même un trébuchet installé à son sommet !

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LE BÉLIER

Une solide charpente recouverte de matériaux peu inflammables et soigneusement arrosés protège les assaillants des projectiles lancés des murailles par les assiégés. Le bélier peut aussi s’attaquer aux parties des remparts les plus vulnérables.

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LE TONNELON

Cet engin tire son nom du fait que, souvent, un tonneau servait de nacelle. Celle-ci, au moyen d’un contrepoids ou un treuil, élevait au dessus des fortifications des arbalétriers qui criblaient de flèches les défenseurs des courtines, puis les déposait sur celles-ci afin qu’ils tentent d’abaisser le pont-levis.

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